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 La Peste l'a emportée.

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CrileLoup

CrileLoup


Nombre de messages : 257
Localisation : Là où la Lumière d'Elune guide mes pas.
Date d'inscription : 15/09/2005

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MessageSujet: La Peste l'a emportée.   La Peste l'a emportée. EmptyJeu 25 Mai à 22:08

- "NOOOOOOOOOOON !!!"

Il se réveilla d'un bond, en sueur, tout habillé. Le cauchemar encore au bord des lèvres il se sentait l'envie de vomir. Il s'était endormi sur la table, attendant sa compagne qui devait revenir très tôt le matin d'une chasse de nuit.

Déjà le souvenir de son cauchemar s'enfuyait. Il n'en gardait que l'image floue d'un visage, de profil, les traits détirés dans un rictus macabre : celui de sa bien-aimée qui aurait franchi les portes de la mort.


- "Y a quelqu'un ?" cria une voix féminine en tambourinant à la porte.

Il se figea : c'était probablement ça qui l'avait éveillé. Il allait la bénir pour l'avoir sorti de ce cauchemar affreux qui le laissait encore tremblant et pas très fier sur ses jambes.

Il tâtonna dans l'obscurité, se dirigeant vers la porte pour l'ouvrir. La mi-nuit était passée de peu.


- "C'est à quel sujet ?" s'enquit-il, intrigué.
- "Vous êtes CrileLoup ?"
- "C'est bien comme ça qu'on m'appelle oui. Mais... pourquoi est-ce que vous me cherchez ?"
- "Messire, vous êtes mandé à l'hôpital de toute urgence. Je ne peux rien ajouter. Je vous en prie."

Un sourd malaise lui tombe sur le coeur. Il en sent la poigne glaciale qui l'étreint de plus en plus étroitement. Ses appels sur le cristal restaient sans réponse...

La suite n'est qu'une succession d'images confuses. En quelques gestes machinaux il rassure ses familiers intrigués par l'intervention nocturne, s'empare d'un sac et verrouille la porte.

Pourquoi a-t-il cette impression de refermer le couvercle d'un tombeau ?

La jeune femme le précède mais il ne la voit presque plus. Il est dans un brouillard, nauséeux, presque malade. Il se sent des sueurs froides tous les vingt pas et c'est avec l'estomac retourné qu'il franchit comme un automate le seuil de l'établissement.

Il y a du monde, beaucoup de monde. L'alerte médicale est à son paroxysme. La Peste est en ville et les malades s'entassent de tous côtés au milieu des cris, des pleurs et des plaintes. La jeune femme du début lui indique une soignante à qui il se présente d'une voix blanche. Le regard de cette dame sur lui n'a rien pour le rassurer. Elle se lève, s'approche avec un regard dans lequel la compassion l'atteint comme une banderille supplémentaire.


- "Suivez-moi" sont ses seuls mots.

Un corps, recouvert d'un drap blanc.

De ce corps il ne reconnait encore rien, mais ce qu'il voit à côté le cloue de terreur : Sig est là, le regard vide, au pied d'un lit de campagne recouvert d'un lin blanc... un linceul.

En voyant l'animal... il a compris.

D'abord il n'a pas de réaction. Il est frappé d'une stupeur et d'un vide sans nom qui lui interdit tout mouvement, même de l'âme. Et puis, lentement, afflue une émotion tranchante comme un rasoir, lacérante comme un coutelas et déchirante comme un fouet...

Il a l'impression de mourir.

La suite... il ne s'en souvient qu'à peine.

Le drap qui se soulève. La femme qui lui demande d'une voix triste s'il reconnait le corps... A peine en vérité. C'est celui de son cauchemar. Bien sûr qu'il le reconnait, mais plus aucun son ne sort de sa bouche. Est-ce que cette réaction a servi de réponse, il ne sait plus. Tout ce qu'il sait c'est qu'il est reparti avec Sig et des effets personnels bien trop familiers... tout ce qui lui restait...


- "On a fait tout ce qu'on a pu." avait-elle ajouté. "Elle a franchi les portes de la ville déjà mourante. Elle n'a pu que citer votre nom."

Le chagrin ne le rattrapa qu'au retour dans son foyer, l'emportant comme un terrible raz-de-marée qui lui laissait l'âme fracassée contre les récifs du réel. Morte... elle était morte.

Il voudrait mourir aussi.
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CrileLoup

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MessageSujet: Re: La Peste l'a emportée.   La Peste l'a emportée. EmptyMer 31 Mai à 11:05

Combien de temps déjà... deux semaines ? Presque.

Tout était fade... plus rien n'avait de goût.

Il voyait des gens passer... mais ses yeux ne retenaient rien. Des rencontres d'une minute ou d'une heure... Aedes, Roxarane, Léïa, Aanarah, Tristrania, Cyphur, Silimäure, Alcyane... il avait du mal à les mémoriser. Gyl, Darka, Vyvianne et tant d'autres encore... Il avait le tournis de ces rencontres mais ce tournis était son réconfort. Il s'enivrait.

Il avait pris ses quartiers sur ce pont d'où, en penchant la tête, il parvenait à aperçevoir leur maison.

Elle était vide...

Il ne prenait plus la peine d'ouvrir les volets. A quoi bon ? L'odeur de pourriture qui avait émané des fleurs et plantes en manque de soins avait été rapidement purgée par un bon courant d'air.

Depuis... rien.

Il ne pouvait se résoudre à la revendre. C'était tout ce qui lui restait depuis qu'il avait tenté de rendre à Sig sa liberté. L'animal n'avait rien voulu savoir. Et le barde n'avait pas eu le coeur à vraiment le libérer... Ils pleuraient ensemble sur ce vide immense qui leur rongeait le coeur.

"Mon enchanteresse..."

Nedylene lui avait raconté les derniers instants, comment elle avait su mettre à terme aux souffrances de son aimée. Au moins n'avait-elle pas expiré entre des mains inconnues, abandonnée dans un coin de couloir ou une chambre impersonnellle.

Il n'arrivait pas à y croire. Des bouffées de chagrin lui montaient... qu'il parvenait parfois à contenir, souvent pas. Les crises de larmes se succédaient à la moindre chose qui lui rappelait son amour perdu. C'était fou les chemins tortueux que la pensée pouvait prendre.

Dame Gwendolline travaillait sur un sérum... Elle avait proposé de préserver le corps des atteintes du temps. Il avait tout juste les moyens. Son tigre épique attendrait bien un peu. Il accepta la proposition et acheta l'emplacement dans la crypte où le corps serait conservé. On lui avait dit de faire son son deuil, de bien comprendre qu'elle était morte.

...

Une amie avait tenté de lui faire profiter d'un coin de forêt : un bout de rocher, de la verdure, de l'eau... et la sérénité d'Elune. Il ne prit conscience qu'un peu tard qu'il avait acheté du porto, machinalement. Voir son amie en boire... le fit frémir d'horreur. Ca le secoua bien plus qu'il ne l'imaginait et il eut toutes les peines du monde à ne pas fuir sur le champ. L'arrivée de Nedy lui fut un soulagement.

Une autre, vraiment douce, avait vécu la même chose que lui et lui proposait son amitié sans détour. Il.. il avait accepté. Edwinea était loin, à Tanaris, et pas d'humeur depuis qu'il avait commis cette énorme bourde avec Eronn. Comment ne pas la comprendre.

Elles étaient toutes si gentilles... mais si étrangères.

Hier soir c'était d'autres...

Il avait vu son aimée dans le bol magique du vieux Famji. Nénir lui avait offert le réconfort ponctuel de ses bras. Pour la première fois depuis bien longtemps sa maison résonnait de voix. Il leur était tellement reconnaissant.

Il avait dormi, un peu.

Les ronflements du vieux Famji... Il n'avait jamais pensé qu'un jour il les apprécierait. Comme jamais il n'avait pensé que de sentir de nouveau Nénir près de lui serait un réconfort.

Nénir lui avait demandé comment il voyait l'avenir.

Il ne voyait rien.
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