Elle poussa un râle et ouvrit un oeil.
sa voix raillée de mégère rompit alors l'improbable silence qui régnait jusque là.
- ...t'auras pas la bague ! J'l'ai bouffé...
Une quinte de toux un peu folle l'empêcha de rire.
J'aurais voulu qu'elle soit morte. J'eus presque un geste.
Mais morte, elle l'était, il me suffisait de la regarder pour le savoir.
Seulement à ce moment là je me demandais ce que je faisais là.
Pourquoi ne me l'étais-je pas demandé avant ?
Etrangement sans un mot, je fis demi-tour.
J'allais sortir quand une affreuse sensation me vrilla les entrailles.
"Et si je finnissais comme elle ? Seule et désesperée..."
Et là, sur le seuil de la cabane, je comprennais enfin ce que je fichais ici.
J'avais peur qu'un jour lointain, lorsque je serai vieille et frippée, lorsque j'aurais perdu l'épaule, le coeur et la seule âme qui me comprenne, je finnisse comme elle.
J'étais là pour moi. Pas pour elle.
J'étais soulagée et apeurée.
C'est là que je me suis mise à pleurer...