Sur son kodo majestueux, encadré de ses officiers de haut rang, le généralissime de l'Armée Nouvelle grimpe au galop sur la petite colline qui surplombe les troupes. Arrivé au sommet, il salue ceux qui l'avaient précédés, porte-étendards elfiques à l'allure fière, Trolls aux totems bariolés ou estafettes orcs à l'allure terrifiante.
Levant les bras devant la foule assemblée, il s'adresse directement au coeur de chacun, et chacun aurait pu jurer que son chef l'avait regardé dans les yeux.
D'une voix puissante, amplifiée par la magie de l'humaine qui se tenait à ses côtés, le Tauren s'adresse aux combattants assemblés une dernière fois avant que ne parle l'acier et que la magie ne se fasse arme crépitante de feu et de sang.
FRERES ET SOEURS UNIS, MOI VOTRE CHEF JE VOUS PARLE !
A ce ton empreint d'autorité chacun comprend pourquoi le Tauren avait été désigné par le grand conseil des factions unifiées : Dès ses premiers mots le silence s'installe dans les rangs. Les coeurs s'arrêtent de battre à l'appel de cet être qui impose le respect. Par la magie des gnomes sa voix est comprise de tous, des Nains sous la Montagne aux Réprouvés sortis de leur sinistre cité.
A cette heure nous sommes unis dans une lutte sans merci. A cette heure nous allons nous battre contre des forces qui dépassent l'entendement. A cette heure, ensemble, nous allons frapper une puissance indicible qui voudrait consumer nos terres, détruire nos coeurs et éteindre nos espoirs.
Frères et soeurs unis, moi votre Chef je m'adresse à vous une dernière fois à l'heure de la décision : Que vos bras ne tremblent pas, que votre magie ne faiblisse pas, que les croyances de chacun viennent enrichir le coeur de tous et fusionnent dans un élan que rien ne pourra plus faire reculer !
En orateur avisé, le général laisse s'éteindre les clameurs qui éclatent à cet instant précis. Il galvanise ses troupes, conscient de son rôle. Il ne peut montrer la moindre faiblesse, il ne peut plus montrer ses doutes. De toutes façons il n'est plus l'heure de douter.
L'Elfe en toge blanche debout aux côtés de l'archidruide Malfurion baisse un instant la tête, empreint d'un sentiment de culpabilité : tant d'êtres qui ne seront plus ce soir. C'est un peu, en cet instant, sa victoire et son échec, mais il n'a pas été pour rien dans le long chemin qui les avait tous menés ici. Il croise le regard déterminé de la prêtresse A'moora, puis celui de Tyrande, si lumineux. Alors c'est avec une lueur nouvelle que son regard se relève et se pose sur ceux qui vont mourir à ses côtés. Le silence retombe sur la foule.
Le Fléau nous a enlevé bien trop des nôtres qui auraient dû être ici ce jour. Il nous a bien trop longtemps trompés en nous jetant les uns contre les autres dans l'espoir de nous réduire en esclavage faute de combattants. L'Ennemi a cru pouvoir se jouer de nous, mais il nous a gravement sous-estimés, et aujourd'hui il va comprendre le prix de son erreur.
Frères et soeurs unis, c'est maintenant l'heure de la vérité. Le Fléau veut nous anéantir : Montrons lui qui nous sommes ! Montrons lui que nous aussi nous savons nous battre ! Montrons lui que nous n'avons plus peur de ses menaces, que nous savons qui il est, et qu'il n'a rien à faire chez nous ! Ce soir, si vous les décidez, si vous êtes forts, vous serez libres !
PEUPLES D'AZEROTH, CE SOIR CE SERA LE CREPUSCULE DU FLEAU !